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Ensto Today 1 | 2016

Les avantages de l’approche consensuelle Ce que le monde peut apprendre de la Suède La Suède a réussi un tour de force remarquable : découpler le gaz à effet de serre de la croissance économique. Selon la revue américaine The New Yorker, au cours des 25 dernières années, la Suède a réduit ses émissions de carbone d’environ 23 %, en même temps que son économie avançait de plus de 55 %. « Les questions liées à l’environnement nous intéressent fortement depuis de nombreuses années », confie Mats Holme, PDG de Belysningsbranschen, l’Association Suédoise de l’Éclairage. Mats Holme, en bon suédois, reste très modeste quant au succès de son pays. Malgré la réputation des Vikings dans les films, il est très difficile de persuader celui-ci de parler de ses victoires. L’approche consensuelle : ça marche Par contre, M. Holme n’hésite pas lorsqu’il s’agit de démontrer l’aptitude de la Suède à aboutir à des résultats dans le domaine de l’éclairage. « Ce qu’il y a de particulier en Suède, c’est que les concurrents sont bons en matière de collaboration. Ici, nous sommes concurrents, mais là, nous travaillons ensemble. Lorsque nous échangeons sur un sujet donné pour l’association sectorielle, il n’y a pas de relations conflictuelles. Dans ce domaine, les concurrents font preuve d’un grand respect les uns envers les autres. » Le rôle de l’association sectorielle de M. Holme est de s’assurer que la gestion consensuelle fonctionne bien. « Je dois bien connaître la loi sur la concurrence pour pouvoir proposer des sujets sur lesquels notre organisation peut travailler. » La démarche consensuelle ne peut fonctionner qu’en présence de confiance. Si les membres ont confiance en la capacité de Mats Holme à travailler pour l’intérêt général, alors, la collaboration suivra. Trouver le bon équilibre Un cas de figure important est la création de normes traitant de la communication d’informations produits concernant l’environnement. « De nombreux clients suédois, consultants en éclairage ou grands propriétaires, exigent des informations détaillées, beaucoup plus précises que dans d’autres pays , » nous dit M. Holme. Bien entendu, il est essentiel d’informer les clients de la présence d’éléments pouvant être dangereux dans les produits, mais la demande peut devenir exagérée. « Ils peuvent parfois demander des informations dont même le fabricant n’a pas connaissance, telle que la teneur en aluminium d’un composant du produit », nous dit-il. L’association de Mats Holme participe donc à la création de méthodes standards de présentation de l’information, trouvant le bon équilibre pour permettre aux fabricants de produire de manière rentable et aux acheteurs d’être également satisfaits. « Cela n’aurait tout simplement pas été possible dans d’autres marchés. » Intelligent, efficace, sécurisé Le programme ELRÄTT est un autre succès clé de l’association  : il permet d’aider les électriciens à vendre des solutions au lieu de ne proposer que des produits. « Forte de ses 700 sociétés, ELRÄTT apprend à 6 500 électriciens comment agir intelligemment, de manière efficace et en toute sécurité, » dit M. Holme. « L’un des buts de l’association est de développer les connaissances des électriciens pour leur permettre de vendre de bonnes solutions aux utilisateurs finaux. » Il nous aide également à faire augmenter le nombre de membres de l’association. Si un fabricant souhaite faire partie d’ELRÄTT, il doit rejoindre l’association sectorielle. Le programme ELRÄTT est innovant : il peut aider les fabricants à vendre leurs produits tout en améliorant l’expérience des consommateurs. C ’est un vrai témoignage quant à la capacité des suédois à arriver à un consensus. « Cela devrait intéresser d’autres marchés, » nous-dit M. Holme. Défenseur de la recherche et du développement En plus des missions évoquées ci-dessus, l’association de l’éclairage est aux premiers rangs de la défense des intérêts de ses membres en ce qui concerne les lois et règlementations. « Nous essayons de faire en sorte que les changements de règlementation s’opèrent aussi facilement que possible pour nos membres. En effet, ces changements sont souvent très onéreux, » explique Mats Holme. L’association réalise des opérations de lobbying en faveur de règlementations propices à la recherche et au développement. « Il faut que les règles permettent aux industriels de développer de nouvelles technologies visant à des économies d’énergie », selon M. Holme. « Mais la règlementation ne doit pas entraver la R&D en la rendant trop onéreuse. » Scott Diel Jonas Borg Ensto en Suède


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